top of page

Les ateliers d'écriture, c'est comme à l'école ?


Vendredi dernier, lors d'une soirée, j'ai entendu ce jugement sur les ateliers d'écriture (et le mien pour être précise) : "c'est trop scolaire pour moi".


A vrai dire, c'est un point de vue que je ne découvrais pas. Et pourtant...



Un atelier d'écriture (du moins tel que je le conçois, et je ne suis pas la seule dans ce cas) c'est juste l'inverse de ce qui se passe à l'école. Mais l'école, comme un chancre galopant, à rendu indigeste un nombre considérable d'activités pourtant extraordinairement fécondes pour l'humain.


Pourtant, à bien y regarder, ça semble offrir des similitudes. On installe un groupe de personnes plus ou moins à l'aise dans un lieu où une dame (comme en classe, c'est le plus souvent une dame) vous donne un exercice. Tout le monde se penche alors sur sa feuille ou son portable pour gratter dans un silence presque monastique. Au bout d'un temps déterminé par la dame, souriante mais ferme, la dame, vous devez rendre votre copie. On s'y croirait non ?

Oui, mais c'est une illusion.


A l'école, l'exercice vient clore un apprentissage. Je veux dire par là qu'on a vu un truc en cours et qu'on vous demande de le recracher, à l'aide d'une consigne plus ou moins bien ficellée. A la suite de quoi votre travail sera jugé, noté, et corrigé. On attend de vous un texte normé, correspondant à une liste de crirères pré-établis (puisqu'on vous dit qu'on l'a vu en cours !). On serre les fesses en espérant ne pas s'être trop planté tout en rêvant secrètement foutre la pâté au bon en thème, pour une fois !


A l'atelier d'écriture, la proposition (qui n'est jamais qu'une proposition, jamais une obligation) vise à déclencher l'écriture (peu importe sa forme) et à débloquer quelque chose en vous que vous-même ne connaissez pas encore. Et "la dame" qui vous à filé l'"exercice" encore moins ! La proposition d'écriture est une invitation à vous découvrir vous-même, à explorer des territoires d'écriture, à mettre en acte votre créativité.

Votre texte n'a pas à répondre à une norme pré-établie, ni à une maîtrise rigoureuse de l'art littéraire. Il ne sera pas noté, pas jugé, pas classé.


Vous n'êtes pas là pour faire des prouesses de bête à concours, ni pour faire mieux que les autres, encore moins pour faire plaisir à la dame. Et si c'est le cas, il n'est peut-être pas inutile d'interroger votre rapport à la norme, au regard de l'autre, au jugement (le votre étant possiblement impitoyable) et peut-être aussi un peu votre idéal de vous-même, votre désir de perfection.


Alors, oui, le coté formel des choses, l'impression de studieux, peut donner un arrière goût d'école. Mais il est difficile d'entrer en soi-même, de plonger dans son imagination, de coucher des mots sur le papier, de suivre son idée, de tenter d'approcher, non pas d'une perfection scolaire, mais d'une vérité personnelle, dans le tumulte et la fureur.


Je ne veux pas fermer ce billet sans vous dire aussi combien je vous comprends, combien je comprends votre crainte du "scolaire", vos frissons d'élève inquiet, votre détestation de tout ce qui peut ressembler, de prêt ou de loin, à un exercice d'école. Je déteste aussi. Et je suis bien informée du fait que "l'école", c'est humiliant et stérilisant. Vous pensez, cela fait vingt ans que je vois passer des cohortes d'élèves dans quelques bahuts de France et de Navarre !

Recent Posts
Archive
Search By Tags
Pas encore de mots-clés.

La Narrative

La narrative va progressivement être limitée à mes activités d'auteur. A partir de janvier, publication en feuilleton du roman Le mystère de l’hippocampe, roman érotique mais pas que !

Pour tout le reste (ateliers d'écriture, coaching, etc...) rejoignez-moi désormais sur coachemavie.fr, le site de l'Être en toutes lettres. 

bottom of page