Le X3 : Les démotivateurs

Au moment d'écrire ce billet du X3, je suis assaillie par mes démotivateurs préférés : dame « tu ne vaut rien » et dame « tu n'y arrivera pas ». Elles marchent main dans la main pour rendre toute action pénible. Même écrire ce billet se transforme en épreuve. Et ça tombe bien puisque j'ai décidé que le thème de mon article d'aujourd'hui serait le fameux... « Clan des connasses ». C'est Lyvia, du site jemecasse.fr, qui appelle ces petites voix « le clan des connasses ». Elle a bien raison. De sacrées connasses ! Mais avec lesquelles il faut sans cesse composer.

Heureusement, le mois de mai a été très riche en rencontres et ateliers. Le stage « En chacun de vous un héros » a vécu sa première (et quelle première !), j'ai animé un premier atelier pour l'association AREVI, le dimanche consacré à écrire avec le Yi-King m'a confirmé s'il était nécessaire que cette façon de proposer d'écrire était d'une grande richesse, et je passe sur les activités plus régulières de La Narrative, Dînécriture et autre Accompagnement à l'écriture.

Je dis heureusement car je suis sortie de cette période reboostée à fond et j'ai dans la foulée préparé l'année à venir, pris des décisions sur les lieux où je pourrai proposer mes ateliers, plus deux ou trois petites choses. Je vous invite d'ailleurs à retrouver les nouveautés de l'été et de la rentrée en fin d'article. Le clan des connasses était défait ! Moments de grâce à savourer, et à mettre à profit !

Mais – et peut-être que vous l'avez déjà remarqué – nos petites voix perfides profitent souvent de ces moments d'assurance pour faire le plein d'énergie et elles reviennent d'autant plus brutalement qu'on ne les attend plus.

Samedi, j'étais tranquillement installée à un atelier sur la promotion des livres auto-édités proposé à La Recyclerie. Et, insensiblement, le doute et l'angoisse m'ont envahie : j'étais nulle en promo (ce n'était pas une nouveauté), les pistes proposées (que je ne découvrais pas totalement non plus) me barbaient considérablement. Sans compter le temps que cela demanderait. Comment bosser, développer La Narrative, continuer à écrire le roman que j'ai en cours et promouvoir Le Tétris ? Le clan des connasses avait un boulevard devant elles !

-- Tu es inadaptée, ma pauvre. Tu sais bien que l'hypocrisie et l'égocentrisme des réseaux sociaux te saoulent.

-- Ouais... Dis plutôt que tu es trop nulle et que tu te drapes dans ta dignité d'artiste incorruptible. Pauvre clown...

-- Non, non, tu es juste incapable de faire des ronds de jambes comme les autres, le monde social et toi, quand même, c'est pas une réussite. Y en a qui savent montrer leur chien en train de lire ou de regarder l'horizon sur Facebook pour ne pas se faire oublier, toi non. Du coup tout le monde t'oublie. C'est ballot.

-- Bon, tu vas quand même pas foutre un chien dans ton 25 m2... Même un poisson rouge ça va pas être possible. T'as rien, t'as même pas un chien ou un poisson rouge, et tout ce que tu fais c'est du vent. Tu ferais mieux de laisser tomber et de te trouver un truc peinard à faire sans t'épuiser à essayer d'être quelqu'un d'autre que toi, c'est à dire rien. Non, franchement, tu vas juste continuer à te ridiculiser, laisse tomber.

Et je vous la fait courte !

Ces petites ou grosses voix du clan des connasses, vous les connaissez bien. Parfois, elles vous minent sans que vous y preniez garde. Elles font tellement partie de vous qu'elles vous sifflent leurs perfidies sans que vous en ayez totalement conscience. Vous croyez que c'est la voix de la raison quand ce n'est que le hurlement de vos mécanismes de défense.

Notre moi est en veille permanente pour nous éviter l'échec, le rejet, le manque. Le prix en est l'écrasement de notre personnalité, le renoncement à Soi. « Qu'il est difficile d'être soi ! » s'est exclamé un participant à l'atelier d'écriture d'AREVI au mois de mai. Oui, il est difficile d'être soi, difficile de faire taire les démotivateurs, difficile d'aller au bout de ses désirs, de ses projets, et qu'il est difficile d'écrire puisqu'écrire c'est se dire vraiment, c'est dire son Soi.

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