Le X3 : Quand on aime on ne compte pas ses heures de sommeil...
...Et c'est en écrivant le titre que je réalise que les choses que j'aime au point de me priver de sommeil se comptent sur les doigts d'une main. Je crois que deux doigts suffisent. Non, je ne vais pas vous parler de sexe, je vais m'occuper de l'autre doigt aujourd'hui !
Vous êtes peut-être au courant, mais dans la nuit du 25 au 26 octobre a eu lieu le prix de la nouvelle érotique. L'idée d'écrire en temps limité me plait toujours. Je ne traine pas un projet d'écriture pendant des semaines, voire des mois, faut y aller, là , tout de suite, et au "c'est fini" on lève les bras et on s'applaudit ! Mais écrire la nuit, alors que je baille à 22h00 voire même avant... J'ai un temps espéréré organiser un regroupement de joyeux fous pour m'accompagner dans cette aventure et tirer du café à la thermos commune, mais le lieu posait problème.
Et puis... Et puis un stage de formation sur l'utilisation des contes en créativité/développement personnel/coaching (ne barrez aucunes des mentions, toutes sont utiles) s'est collé juste ce week-end là . Mais impossible de renoncer à participer au prix ! Non ! Non ! Non ! D'autant que Lilly avait publié une liste de mes précieux conseils pour écrire une nouvelle à l'occasion de l'organisation du prix. Alors, je donnerais des conseils et partirais me coucher ? Fi donc !
Coincé en formation de 9h00 à 18h00 samedi et dimanche, mais résolu à découvrir la proposition d'écriture du prix rendue publique à minuit moins une et à envoyer votre texte avant 7h00 du mat, qu'auriez-vous fait à ma place ?
Moi, je me suis couchée tôt samedi soir, j'ai réglé mon réveil sur 4h00 et je me suis endormie comme une bien heureuse. Levée dès le premier "cui-cui" (j'ai un instrument perfectioné qui me réveille au son des oiseaux), j'ai mis l'eau de mon thé à chauffer et j'ai découvert la proposition d'écriture. Mon premier réflexe fût de me dire que j'allais me recoucher, que tout cela me paraissait bien abscond, et puis... Mais oui, cette idée vieille de plus d'un an, à propos de laquelle j'avais griffonné quelques paragraphes ! Ca collait !
J'ai envoyé ma nouvelle à 6h38. Pas ravie de la façon dont j'avais mis le point final après le mot "ancre", règle imposée, mais satisfaite de tout le reste. J'avais encore largement le temps d'être à l'heure pour ma journée de formation.
J'ai lu quelques anecdotes du prix, depuis celui qui a perdu sa chatte à 0h30 et en informe le président du jury par téléphone, jusqu'à cet acharné qui, en panne d'internet, rédige sa nouvelle sur... son téléphone. Qu'est-ce qui poussait ces deux là au cul ? Quel feu les brulait ? Qu'est-ce qui nous pousse à nous lever à quatre heure du mat pour s'attabler devant son ordi avec une contrainte d'écriture qui semble sortir d'un cerveau tortueux ? La réponse attendue est bien sur la passion. Mais d'où cela vient-il ? C'est quoi, la passion ? Cette exigence intérieure, cette élan irrépressible ? A l'heure où tout se met en tableau excell, ou on nous appelle sans cesse à la rationnalité, à la prudence, à la productivité, au gain de temps et d'argent, il existe heureusement encore de la place pour le brin de folie, le "je m'en fous je le fais". C'est tant mieux, mais j'aimerais que cette place soit bien plus grande ! J'aimerais qu'enfin la passion, venue de nulle part parce que venue du fond de nous-même, de ce chaudron de druide qui nous fait vraiment être, soit la règle de nos vie et plus la part congrue.
Alors, une fois de temps en temps, arrêtons l'insomie, si courante de nos jours (pas pour moi. Peut-être un jour vous expliquerai-je comment je suis venue à bout d'années d'insomnies), arrêtons la télé qui raccourcit les nuits pour mieux nous transformer en zombis, et ne comptons plus nos heures de sommeil pour la seule raison qui vaille : la passion !
